Women in SaaS: Jaana de
Pipedrive
Pour cette édition de nos entretiens bihebdomadaires avec les Women in SaaS, nous nous sommes entretenus avec une véritable experte dans son domaine. Vous pourriez la rencontrer en train de donner des conférences sur la gestion de produits à l’université de Tartu, de conseiller des start-ups ou de coacher des professionnels en herbe dans ce domaine, tout en dirigeant sa propre équipe.
Jaana Metsamaa a rejoint Pipedrive il y a trois ans, avec une passion déjà bien ancrée pour le monde dynamique des startups. Avec son master en technologie de l’information et en ingénierie, elle connaît son domaine. Aujourd’hui, elle aide les autres à réaliser leurs propres rêves.
Bonjour Jaana, pouvez-vous vous présenter, ainsi que votre rôle et l’entreprise pour laquelle vous travaillez ?
J’ai rejoint Pipedrive, un CRM de référence pour les équipes commerciales, en tant que chef de produit (PM) il y a presque trois ans. Aujourd’hui, je suis la cheffe de projet pour la plateforme de produits de Pipedrive. Cela signifie que notre équipe est responsable des outils et des solutions qui permettent aux autres équipes de produits de concevoir des solutions cohérentes. En fait, mon équipe travaille sur des pièces de Lego à partir desquelles les autres équipes peuvent élaborer leurs solutions. These Lego pieces include security, billing, identity management and a user experience framework.
Qu’est-ce qui vous a inspiré ou conduit à investir le domaine du SaaS/le monde des startups technologiques ?
J’ai travaillé dans des startups dans différents secteurs. Mon premier emploi en tant que développeuse était dans une agence de développement d’applications mobiles. Presque tout ce que je sais aujourd’hui sur la gestion de produits et la gestion d’équipes, je l’ai appris pendant mes cinq années dans l’entreprise de paiements mobiles Fortumo ( vente réussie par Boku en 2020 pour 41 millions USD). J’ai ensuite vécu à Singapour, où j’ai travaillé pour une startup internationale de réservation de voyages en tant que chef de produit.
Ce qui m’a conduit sur cette voie, c’est le rythme effréné et les défis constants qui accompagnent le travail dans les start-ups. On ne s’ennuie jamais, et il n’y a pas deux jours identiques. En ce qui concerne la culture de Pipedrive, en particulier, j’apprécie vraiment la façon dont les idées de chacun peuvent être mises en avant, quelle que soit leur position dans l’entreprise.
Avez-vous étudié la technologie ? Sentez-vous qu’il est important d’avoir une éducation technologique pour obtenir un emploi dans une startup de technologie ?
J’ai une licence en informatique et deux maîtrises, l’une en informatique et l’autre en ingénierie (cybersécurité). Mon parcours scolaire m’a aidé à réussir dans mon travail, mais il n’est absolument pas indispensable d’avoir une formation technologique pour travailler dans une startup. Tant que vous êtes prêt à apprendre et que vous êtes ouvert d’esprit, vous pouvez tout réussir. Il faut juste en avoir la volonté.
Quel a été votre plus grand défi quand vous êtes entrée dans le domaine de la technologie et comment l’avez-vous surmonté ?
Lorsque j’ai commencé mes études de licence, la plupart des étudiants avaient déjà une certaine expérience de l’informatique. Ils programmaient depuis leur adolescence. Je suis entrée dans le programme sans aucune expérience. Pourtant, j’ai été admise parce que l’école a probablement vu que j’avais ce qu’il fallait pour devenir ingénieure. Dans les moments de doute, je me suis toujours rappelée que les médecins ne connaissent pas non plus grand-chose à la médecine lorsqu’ils commencent leurs études, alors j’ai ignoré mes doutes et j’ai foncé.
En repensant à votre parcours et à la façon dont vous êtes arrivée là où vous en êtes aujourd’hui, y a-t-il quelque chose que vous changeriez si vous le pouviez ?
En fait, je ne crois pas qu’il faille regretter les choses. J’aurais probablement pu adopter un rythme un peu plus soutenu au début de ma carrière. Le fait de trop me concentrer sur le travail quand j’étais plus jeune m’a appris une leçon précieuse. Je sais comment me protéger contre l’épuisement professionnel, et j’ai acquis d’assez bonnes compétences en matière d’intégration de la vie professionnelle et de la vie privée, ainsi que le savoir-faire nécessaire pour me maintenir en bonne santé mentale.
J’ai vécu dans ce monde pendant toute ma vie d’adulte. Je suis simplement moi-même. Je fais ce que j’aime. Comme le dit Raj Sabhlok, le nouveau PDG de Pipedrive, vous ne pouvez réussir que si vous faites ce que vous aimez. Je suis d’accord à 100%.
Quel conseil donneriez-vous à un étudiant de première année ?
La vie étudiante ne se limite pas aux études.
Je suis très reconnaissante à mes parents de m’avoir soutenue lorsque j’étais étudiante. J’ai pu me concentrer à 100% sur mes études, sans avoir à me soucier de l’argent. Mais avec le recul, je l’ai sans doute pris un peu trop au sérieux et j’aurais pu profiter davantage de tout ce qui accompagne le statut d’étudiant.
Avez-vous rencontré des obstacles liés à l’inégalité entre les sexes ? Avez-vous été en mesure de les surmonter ?
Nous savons que les femmes postulent à un emploi lorsqu’elles pensent répondre à 10/10 des critères énumérés dans l’offre d’emploi en question. Les hommes postulent quand ils couvrent plus ou moins 6/10. Il est possible que je sois aussi tombée dans ce piège et que je n’aie pas postulé à des emplois parce que je pensais que je n’étais pas assez bonne pour le poste. Mais en général, je me sens bien dans ma peau et je sais ce dont je suis capable et quelles sont mes compétences. J’espère ne pas avoir raté d’opportunités à cause de cet état d’esprit commun.
Seuls 3% des femmes disent qu’une carrière dans la technologie est leur premier choix. Pourquoi croyez-vous que travailler dans une startup tech ou SaaS est un bon chemin de carrière ?
Personne ne devrait choisir un domaine pour ses études ou sa carrière sous prétexte que celui-ci est à la mode. J’ai choisi la technologie comme voie professionnelle parce que j’aime ça.
Voyez-vous un manque de présence féminine dans votre startup ? Si oui, comment pensez-vous que cela puisse être changé ? Selon vous, en quoi le fait d’avoir davantage de collègues féminines dans une entreprise technologique constitue-t-il une valeur ajoutée ?
Des recherches ont montré que toute forme de diversité a un impact positif important sur le succès d’une entreprise. Les équipes diversifiées prennent des décisions plus rapidement, obtiennent de meilleurs résultats financiers et sont plus innovantes. Nous ne devons donc pas nous concentrer uniquement sur le genre, mais sur tous les types de diversité – avoir des membres de l’équipe de différentes nationalités, tranches d’âge, races et origines culturelles.
J’essaie toujours de garder cela à l’esprit avec mon équipe. Actuellement, mon équipe compte six personnes de cinq nationalités différentes, dont trois femmes et trois hommes.
Comment les membres d’équipes masculins soutiennent leurs collègues féminines dans leur développement professionnel ? Et avez-vous une expérience directe de ce comportement positif ?
Toutes les personnes, quel que soit leur sexe, devraient remarquer le potentiel de leurs collègues et partager leurs expériences pour les aider à se développer. Mais oui, les minorités pourraient avoir besoin d’un peu plus d’encouragement pour utiliser leur potentiel et profiter des opportunités qu’elles rencontrent.
Que recommanderiez-vous aux femmes qui souhaitent entrer dans le domaine de la technologie ? Pouvez-vous également recommander des supports pédagogiques/de lecture ?
Je participe depuis quelques années à des conférences sur la gestion des produits à l’université de Tartu et j’ai été… mentor de startups et coaching de PM en herbe. J’espère que mes efforts conscients pour être un bon modèle et pour partager mes expériences inspireront mes élèves, quel que soit leur sexe, à envisager une carrière dans les technologies.
L’ouvrage de Sheryl Sandberg, Lean In : Women, Work, and the Will to Lead, a été une source d’inspiration pour moi tout au long de ma carrière.
Les gens travaillant dans des startups sont généralement très occupés. Comment gérez-vous l’équilibre entre votre vie professionnelle et personnelle ? Avez-vous le temps de vous consacrer à des projets annexes ou à des projets passionnels ?
J’ai pour principe que si je travaille encore à 18 heures, jje vais râté certaines choses. Je suis attentive à ne pas travailler après les heures de bureau pour pouvoir consacrer du temps à mes activités telles que le tennis, la photographie, la vie, le piano ou la cuisine. Je suis également à la tête d’une petite startup d’infosec, Alfred, qui vise à innover l’infosec comme Pipedrive l’a fait pour les ventes il y a dix ans. J’en suis assez fière, car nous sommes entrés dans le Top 5 du plus grand concours d’idées commerciales d’Estonie en 2020.
Initiative Les femme de SaaS
Saviez-vous que seuls 3% des femmes disent qu’une carrière dans la technologie est leur premier choix, et que seuls 5% des postes de leardership en technologie sont tenus par une femme ? Par notre nouvelle initiative, interviews Les femmes de Saas, nous souhaitons inspirer plus de femmes pour qu’elle rejoignent les domaines du Saas & de la technologie, et qu’elles combattent les préjugés liés à la technologie.
Toutes les deux semaines, vous pouvez vous attendre à des interviews de femmes inspirantes qui ont décidé d’avoir une carrière dans le Saas. Dans notre prochain article, nous nous entretiendrons avec Hana Novakova, Head of Customer Success de Kontentino.